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NI SOUFFRIR, NI MOURIR DU TRAVAIL

C’est avec tristesse et révolte que nous avons appris le suicide d’un collègue de l’entreprise Bataille, qui s’est donné la mort le 21 mars 2011  à son domicile.
Nous écrivons bien « collègue » car Jean-Jacques, 47 ans, travaillait à LOGF, usine de mélange lubrifiants de Port-Jérôme depuis 30 ans. Ce drame qui frappe ses camarades de travail et plus durement encore sa femme et ses deux enfants, est d’autant plus inacceptable que c’est bien sa situation de travail qui est à l’origine de son acte ultime.
Les faits : Jean-Jacques était chargé d’échantillonner les camions de lubrifiants. Au lieu de faire un prélèvement sur les trois compartiments différents d’un camion à livrer, il a prélevé trois fois sur le même compartiment. Les analyses de ces échantillons se sont révélées différentes de celles faites par le client à réception de la marchandise, qui a en même temps prévenu ExxonMobil et accepté le produit car celui-ci était conforme. L’entreprise Bataille, sommée par ExxonMobil de réagir, à prononcé à Jean-Jacques une sanction pouvant mener à licenciement. Une situation insupportable pour notre collègue…
C’est la pression exercée par le donneur d’ordre ExxonMobil, une chape de plomb, que chacun connaît, mais que tout le monde tait, sur ceux qu’on appelle les « sous-traitants » qui est la cause de dégradations des conditions de travail, des salaires, des dissimulations répétées d’accidents du travail. Prétendre le contraire, c’est prendre les travailleurs pour des saboteurs, des tire-au-flanc.  Cette pression, que subissent tous les salariés ExxonMobil et sous-traitants, nous lui donnons le nom de management par la peur. Dans ce cadre de travail où le fait humain doit s’effacer derrière les chiffres, les procédures, la culture du résultat, Jean-Jacques a répondu à cette violence en la retournant contre lui-même.

Nous, la CGT, affirmons que la direction ExxonMobil,
par la réorganisation LOGF et son management par la peur,
a sa part de responsabilité dans le suicide de Jean-Jacques.

Cela fait des années que nous dénonçons cette politique désastreuse pour le personnel ainsi que pour le devenir de notre outil de travail. La direction, au plus haut niveau, a constamment fait la sourde oreille.
Alors maintenant : Quoi ? Continuer l’omerta ? Des conseils de discipline ? Des sanctions ? Jusqu’où ira la soif de profits ? Dans ce drame, chacun doit assumer ses responsabilités.
La CGT affirme que souffrance au travail et pénibilité ne sont pas une fatalité, mais le résultat d’une volonté soigneusement pesée d’augmenter les bénéfices. Bénéfice ou santé au travail : La direction a fait son choix.
D’autres choix sont pourtant possibles et indispensables. Ils s’appuient sur la prise en compte de nos revendications en matière de recrutement, d’effectifs, d’organisation du travail, de reconnaissance du travail se traduisant par un statut de haut niveau pour tous ceux qui entrent le matin sur nos sites et qui font « tourner » la machine.

Déclaration des membres du Comité d'Etablissement ERSAS-PJG du 25 mars 2011
            Les membres du CE de Port-Jérôme / Gravenchon souhaitent rendre un hommage au salarié de l' Entreprise BATAILLE qui vient de mettre fin à ses jours lundi dernier.
            En effet, nous voyons là un lien direct entre les effets néfastes de la sous-traitance structurelle de nombreuses activités, amplifié par les restructurations. Cession de pans entiers d'activités, la pression économique, le style de "management" et de la mise en place de politiques, organisé par le groupe ExxonMobil, dont sont victimes les entreprises extérieures et encore plus les salariés et le geste de désespoir de ce malheureux qui était sous le coup d'une sanction prévoyant le licenciement.
            La Direction ExxonMobil et celle de l'Entreprise BATAILLE bien sûr le nieront; mais déjà des évènements qui ont eu lieu par le passé nous donnent raison.
            En conséquence,  les membres du CE demandent que soit respectée une minute de silence en mémoire de ce salarié avant d'ouvrir l'ordre du jour.
Suite à cette déclaration, la CGT a interpellé la Direction par le biais du CHSCT de coordination de la raffinerie pour la tenue d'un CHSCT Extra, qui s'est déroulé le 18 mai,  sur " le mal-être au travail " dont sont victimes les salariés.
Lors de ce CHSCT, les membres ont voté à l'unanimité une expertise sur les Risques Psychosociaux concernant  les salariés ExxonMobil  ainsi que les  salariés des Entreprises Sous-traitantes.

Le 28 avril, c'est déroulé une journée mondiale sur la sécurité et la santé au travail où la CGT s'est exprimée pour dire à ExxonMobil "NON" au management par la peur, "NON" à la dictature du fric et "OUI" pour que la santé au travail passe avant les profits.

On va nous expliquer que la bataille est terminée, que la raison l’a emportée, etc...
RIEN N’EST PLUS FAUX !!
La résistance à la politique patronale et gouvernementale est à    l’ordre du jour.
Les salariés ne sont pas les instruments d’une machine à faire des profits, mais doivent redevenir la préoccupation numéro 1 dans l’entreprise, qui doit avoir pour objectif la réponse aux besoins, et le progrès social et humain.

1 commentaire:

  1. c bien dommage que voyez la realitee maintenant ça fait 30 ans que nous sommes des esclaves des rois du pétrole ,et les gens exxonmobil ils s prennent pour des grosses tétes ,les sous traitants!!!!!!!!!!!!!!!! sont de la merde pour vous!!!!!!!

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