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Déclaration du Syndicat CGT …… et de la Fédération Nationale des Industries Chimiques CGT (FNIC)


La CGT affirme que les besoins économiques et sociaux du pays nécessitent le maintien de l'ensemble des raffi-neries et des investissements pour rééquilibrer les productions de carburants. Ce n'est pas une question de moyens financiers, tels en témoignent les milliards de bénéfices générés par l'amont pé-trolier et dans la grande distribution, mais une question de choix et de responsabilité politique : celle d'être dépendant de l'importation des produits raffinés avec les conséquences néfastes pour le pou-voir d'achat des citoyens, déjà largement mis à mal par la politique gouvernementale.

La CGT fait le constat suivant :
En 2009, la France comptait 12 raffineries et 98 MT de capacité. Avec la fermeture de Flandres, Reischett et de la D9 de Norman-die, les capacités ont dégringolé à 82 MT .
Si les arrêts des raffineries de Berre et Petit-Couronne se confirmaient, le raffinage français ne compterait plus que 8 raffineries pour une capacité de 68 MT .
Ce chiffre de 68 MT est quasiment équivalent au volume de pétrole brut traité en 2010, soit de 65,66 MT. Ce qui tendrait à faire tourner les raffineries à 100 % de leur capacité, sans aucun incident, ni arrêt d’entretien.

Ceci est techniquement impossible.
Dans un marché des carburants automobiles stable, il est clairement établi que les patrons pétroliers compen-sent intégralement les fermetures de raffineries par une augmentation de l'importation des produits raffinés, notamment en gazole qui enregistrait déjà depuis 2002 une progression d'importation de 15,8 % par an.
Le 22 juin dernier, lors de la table ronde du raffinage, le gouvernement et les pétroliers se sont livrés à une pure mascarade démagogique et n'ont pris aucune mesure concrète pour défendre l'outil de raffinage comme en témoignent les deux dernières annonces faites sur Berre et Petit-Couronne.

La CGT entend, dans cette campagne présidentielle, prendre part aux débats et porter ses exigences en matière sociale et industrielle.
Les besoins en produits raffinés nécessitent le maintien et le développement par l'investissement de l'en-semble du raffinage, aussi bien pour l'automobile que pour de nombreuses industries dépendantes des produits pétroliers en tant que matières premières.
La CGT refuse que des milliers d'emplois soient sacrifiés pour flatter les mar-chés financiers, les agences de notation et les discours écologistes de cir-constance de quelques politiciens.

C'est pourquoi la CGT propose aux salariés et aux personnalités poli-tiques et sociales responsables (et il y en a) de soutenir et défendre :
 L’arrêt des projets de fermetures et le redémarrage des raffineries.
 Le plan d'investissement proposé par l'IFP de 2.2 milliards d’ici 2020 permettant de ré-duire de moitié les importations de gazole et exportations d'essence, (rejeté par les patrons), plan devant être décliné site par site et par bassin d'emploi.
La création d'un pôle public de l'énergie permettant d'avoir une vision globale, du puits à la pompe, au travers d’un système régulé par les pouvoirs publics, pour faire financer les inves-tissements nécessaires par toute la chaine pétrolière.
La taxation des produits raffinés importés, lorsque ceux-ci ne sont pas soumis aux mêmes règles sociales et environnementales, ainsi que la fixation du prix des carburants par voie réglementaire publique, comme avant 1982.
 Le développement de projets industriels, de recherche et développement permettant le captage et l'utilisation du CO2 à des fins industrielles en synergie avec le raffinage.

La CGT appelle les salariés à rejeter le discours patronal relayé par certaines hiérar-chies zélées dans les raffineries, cherchant à faire croire que le malheur des autres ferait le bonheur des uns.
Laisser fermer la raffinerie du voisin, laisser détruire les emplois du raffinage, c’est demain dé-truire son propre emploi et c’ est, aujourd'hui, détruire des milliers d'emplois directs et indirects de sous-traitants ou dans des industries dépendant du raffinage au moment où le monde du tra-vail et les citoyens subissent des attaques sans précédent du capitalisme.

Nous appelons chaque salarié du raffinage à se mettre à la place d’un salarié de la raffinerie de Petit-Couronne qui, au lendemain de Noël, ne savait pas s'il allait recevoir son salaire et finir inscrit au Pôle-emploi, sans indemnité, au motif que les banques ont supprimé la ligne de crédit au groupe Pétroplus. Les mêmes banques, sauvées par l'argent public en 2008-2009, se comportent, une nouvelle fois aujourd'hui, comme de purs voyous. Ce qui se passe aujourd'hui dans le raffinage démontre la nécessité d’un contrôle public sur cette activité comme tout ce qui touche à l'énergie, aux matières premières, à l’eau, aux médicaments, à la santé et à la Protection sociale .

La chambre patronale UFIP n'étant pas à une mascarade de plus, a invité les organi-sations syndicales de la branche pétrole à une réunion d'échanges de points de vues sur la situation du raffinage, le 2 février 2012 à 10H00.

La CGT, réunie en assemblée générale des Syndicats du Pétrole le 12 janvier 2012 à Montreuil, a décidé d'y participer en plaçant cette réunion sous le contrôle des salariés du raffinage et en organisant un grand rassemblement sur place pour porter nos exigences revendicatives industrielles, sociales et sociétales sur l’ avenir du raffinage et des industries induites.


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