UFIP : salaires 2011, accord à minima.Et parodie de négociations !

Ce qui s'est passé le jeudi 25 novembre 2010 à l'UFIP en dit long sur l'état du dialogue social au sein de la branche pétrole.

E n effet, après avoir entendu la chambre patronale appeler les organisations syndicales à la modération revendicative au regard de la situation économique qualifiée de "catastrophique" par le président de l'UFIP (jugez plutôt : Exxon 21.3 milliards de dollars, Shell 12.95 milliards de dollars, Total 10.4 milliards de dollars….), nous avons assisté à une mise en scène grossièrement orchestrée. La palme revient à la CFTC, syndicat ultra minoritaire dans la branche pétrole qui, contre toute attente, après les 2.4 % reven-

diqués par une organisation syndicale, s'est empressée de prendre la parole pour être le premier de la classe en ramenant ses prétentions à 2.1 % sur les minima conventionnels. Le travail était fait, le président de l'UFIP n'avait plus qu'à pour-suivre pour amener quelques organisations syndicales à l'objec-

tif qu'il s'était fixé. Nous passerons sur les discours, invectives et revendications affichées en début de réunion, et le niveau auquel cet accord a été signé le soir même par trois organisations syndicales.

M ais ils pourront toujours dire que faute d'accord, cela aurait été moins, d'autant qu’après 45 minutes de suspension de séance, ils ont obtenu comme prime à la signature + 0.1 % (1.9 % au lieu de 1.8 %). D'ailleurs le syndicat de l'encadrement n'a pas manqué de déclarer "mieux vaut un mauvais accord que

pas d'accord du tout".

Nous, nous disons : mieux vaut une négociation pour un accord sous le contrôle et la mobilisation des salariés qu’une négociations de salon. Résultat, l'augmentation de 1.9 % ne couvre pas l'inflation prévisionnelle de l'année 2010 (1.6 %) par rapport à l'augmentation de 0,5 % octroyée unilatéralement par

l'UFIP ajoutée à l'inflation annoncée dans la Loi de finances pour 2011 à 1,5 %.

P our compenser cette inflation, les chiffres parlent d'euxmêmes: il fallait 2.6 % d'augmentation du point. Raison pour laquelle quand on y ajoute la nécessité de relancer laconsommation et le financement de la protection sociale : la contre-proposition de la CGT a 3.4 % n'avait rien d'incohérent.

D'autre part, parmi les revendications de la CGT, l'UFIP a même refusé de faire une avancée concernant les coefficients d'embauche des jeunes diplômés. Pour mémoire un CAP-BEP est embauché au Kf 150 et au bout de deux ans de pratique Kf 160, la CGT revendiquait le Kf 185 et 200.

Le BTS/DUT est embauché au Kf 200 et après deux ans de pratique Kf 215, la CGT revendiquait le Kf 250/270.

Le ton est donc donné pour les négociations salariales  qui vont se dérouler dans les entreprises et

les groupes, car avec 1 % recommandé par l'UFIP, il va falloir agir pour obtenir satisfaction sur les revendications ou prétentions.

Branche PETROLE

AU FINAL, AU 1ER JANVIER 2011 :

·  les minima conventionnels augmenteront de + 1.9 %.

·  la majoration conventionnelle passe de 0,2064 € à 0,2104 € (+ 1.9 %).

·  la sur majoration conventionnelle passe de 1.8618 € à 2.4204 €.

exemple d'incidence sur les coefficients suivants :

185 : 1729,51 € soit + 2,31 % - 200 : 1815,48 € soit + 1,9 % - 215 : 1937,76 € soit + 1,9 %

230 : 2060,04 € soit + 1,9 % - 250 : 2223,08 € soit + 1,9 %

_ Le revenu minimum annuel garanti passe à 19 200 €.

_ Calculer la prime de quart coefficient de 230 (la CGT a fait une contre-proposition sur le 250).

_ L'UFIP par ailleurs, s'est engagée non pas à une négociation mais à un "échange de point de vue" sur les

questions de retraite, de périmètre de la branche.

_ Quant à la recommandation pour les négociations sur les réels dans les entreprises : 1 %.