Suite à 3 conflits sociaux depuis début avril, les organisations syndicales
et la direction générale se sont rencontrés le 26 avril matin. Les
représentants du personnel ont de nouveau demandés à la direction d’envoyer un
signe fort aux salariés afin de rétablir la confiance. En réponse à cette
attente, la direction propose de mettre en place 2 axes de travail
Les problèmes Chimie : Mr RAIMBAULT a présenté aux organisations
syndicales les outils qu’il va mettre en place afin d’améliorer le processus de
communication des salariés vers le management ainsi que la méthode de
résolution des problèmes sectoriels. Il a également confirmé l’harmonisation de
certaines pratiques Pétrole (apprentissage de poste et reconnaissance « faits d’arme »). Les organisations
syndicales ont pris acte de cette décision dont les modalités restent à définir
tout en faisant remarquer que l’aspect « apprentissage de poste »
devait déjà être étendu suite à la fermeture du PP… Ce système existait à EMCP
jusqu’en 2006.
La rémunération globale : Mr Duseux et Durrleman ont confirmé, qu’à partir
du 7 mai, des réunions se tiendraient pour définir la méthode de négociation et
pour le contenu du « benchmark ». A l’issue d’un processus d’échange
entre les organisations syndicales et la direction, si des ajustements
nécessaires apparaissent, ceux-ci pourraient donner lieu à ajustement
spécifique dans le cadre de la Négociation Annuelle Obligatoire (NAO) de fin
2012.
Les points soulevés à l’occasion de cette réunion ont fait l’objet d’un
relevé de conclusion entre les parties présentes. Notons pour l’anecdote que
cette réunion a été « ouverte et constructive ». Disons que tout le
monde était courtois et respectueux…
Ce qui n’apparait pas dans le relevé de conclusion est cette position du
PDG :
Il a réaffirmé qu’une prime pour tous tout de suite était inenvisageable soit
disant pour 2 raisons :
Les performances générales de la Chimie ne permettent pas de justifier
cette prime.
La Corporation interdit à tous les affiliés de répondre à ce type de revendication
dès lors qu’une grève a été déclenchée.
Au regard du climat qui apparait au
sein de la société, il est de notre devoir d’apporter certaines précisions.
Les organisations syndicales et la direction ont convenu de rédiger « un
relevé de conclusion » afin d’éviter les interprétations fallacieuses du
déroulement de cette réunion. Aujourd’hui, les membres du personnel qui
présentent cela comme un accord se trompent et ils trompent leurs collègues de
travail. Cela ne reprend que les thèmes de la discussion de cette réunion.
Nous sommes conscients du « trouble » de nombreux salariés face à
la situation actuelle et nous avons débattu de ce point avec les salariés 3X8.
Tout en étant eux-mêmes conscients d’une différence d’appréciation
quart/jour. Ils confirment agir dans l’intérêt de tous. Il n’y a aucune volonté
de leur part d’opposer personnel de jour et personnel de quart. Nous sommes tous salariés ExxonMobil
et souhaitons le rester mais ne rien faire face au comportement autoritaire de
la direction serait pire.
Le problème actuel ne se résume pas à une simple
prime.
L’enjeu principal est de crédibiliser les représentants du personnel afin,
qu’enfin, toutes les situations dégradées et toutes les revendications fassent l’objet
de l’attention nécessaire du management.
Il est inacceptable que des peurs
faisant redouter les pires moments d’EMCF (double accident mortel de 1989)
soient ressenties par des salariés.
Historiquement, de par leur statut et leur moyen de pression, les luttes
efficaces ont été orchestrées par le personnel postés 3X8 sans un quelconque
sentiment de prise d’otage. La durée, la
dureté et la communication sur le conflit actuel inquiètent, à juste titre, de
nombreux salariés.
L’idée
d’un référendum « pour » ou « contre » la grève a été
soumise à l’intersyndicale CFDT-CGT-FO.
Si un référendum avait dû avoir lieu, il aurait fallu le faire avant la
première grève. Les salariés auraient pu donner leur avis sur le fond mais à
quelle question auraient-ils dû répondre ?
Pensez-vous que les organisations
syndicales doivent tout mettre en œuvre, y compris un mouvement de grève, pour
contraindre la direction à respecter ses engagements, que les instances
représentatives du personnel ne soient pas de simple chambre d’enregistrement
et d’accepter de négocier avec les organisations syndicales afin de restaurer
la confiance et le dialogue social ?
OUI ou NON ? A chacun d’en juger.
Cette question résume à elle seule la situation à l’issue de 4 conflits.
Les réponses apportées ne donnent pas entière satisfaction car la confiance
n’est pas restaurée. Le signe concret réclamé depuis fin mars , que certains
réduisent à la prime, aurait eu au moins le mérite de démontrer que la
direction respectait ses « engagements » de 2010. Au lieu de cela, la
direction a multiplié les informations contradictoires pour semer le doute et
ainsi créer encore plus de rancœur chez les salariés, qui au départ, ne
revendiquaient qu’une garantie de prise en compte de leurs revendications au travers
d’un engagement concret immédiat
Ce qui interpelle certains salariés c’est la forme. 4 grèves pour ça ?
Effectivement, du jamais vu.
Le problème d’un conflit social
c’est que, dès que les motivations réelles sont réunies, on sait quand ça
commence mais pas toujours quand ça fini !
L’évolution de la situation n’a pas permis de rassurer. Dès lors, la
logique de conflit perdure.
Dans la situation actuelle, il est inadmissible
que certains membres du personnel puissent dire à qui veut bien l’entendre que « vos délégués sont plus attachés à
leur confort d’élus qu’à s’occuper de vous et que c’est pour ça que rien
n’avance depuis si longtemps !!!»
Dans la situation actuelle, il est inadmissible
que la direction organise une communication des supervisions en reprenant
l’ensemble des points soulevés dans un tract syndical. A la lecture des réponses
apportées par la direction, il apparait clairement qu’il n’y a aucune volonté de faire avancer la
plupart des dossiers.
Dès le 3 avril, il est inadmissible
que la direction n’ait pas considéré comme crédible la pétition signée par environ 700 salariés à cet instant. Les salariés
savaient qu’un conflit était possible car le recours à la grève, en cas
d’échec, était porté à connaissance des signataires (certains n’ont pas signés
pour cette raison). Il est probable que de nombreux signataires ne pensaient
pas que ce recours allait être nécessaire. Les organisations syndicales
pensaient également ne pas avoir à déclencher un conflit social.
Une nouvelle fois, le refus de la
direction de répondre rapidement aux attentes exprimées a été le détonateur du
mouvement. Ensuite, la direction se
retranche derrière la sacro-sainte position : « on ne cède pas sur
une grève ! ». Dont acte mais la direction ne cède pas non plus sans
grève. Quel dilemme. Comment faire ?
A l’occasion de certaines communications de la supervision, il est inadmissible de faire passer les
représentants du personnel pour des menteurs en contredisant certains écrits.
Nous pouvons prouver ce que nous avançons.
Il est inadmissible que des représentants de la direction exercent des
pressions sur des salariés jusqu’à ce que ces derniers aillnt à l’infirmerie.
L’intersyndicale ne manquera pas de donner suite à ces comportements.
Il est consternant de
découvrir, qu’à l’occasion d’opération d’arrêt d’installation, il ne soit pas
possible de stopper certaines installations car les conditions de sécurité ne
sont plus réunies (défaut d’équipements ou de procédures)
La direction doit laisser le temps nécessaire à l’adaptation au changement
avant d’annoncer de nouvelles études alarmistes.
Une fois tous ces points utilement précisés, il convient de préciser quel
est l’état d’esprit majoritaire du personnel postés grévistes.
Suite à une trop longue période
d’absence de réel dialogue social, le personnel posté est réticent à accorder
toute sa confiance à la direction.
En ce sens, le conflit actuel est révélateur. Depuis le début de ce conflit,
y compris à la suite de la réunion organisations syndicales/direction du 26
avril, des portes ont été ouvertes. Fort des expériences passées, le personnel
posté a malgré tout maintenu sa défiance.
Comment expliquer cette défiance
vis-à-vis de notre direction ?
La direction devra réfléchir
sérieusement à cette question. Les réorganisations successives, que les
salariés ont subies, n’ont pour seul et unique objectif que la diminution des
postes. Il est devenu aujourd’hui, impossible de travailler dans de bonnes
conditions
Si les solutions proposées par la direction Chimie pour régler les
problèmes sectoriels semblent retenir l’attention d’un grand nombre de
salariés, il en est beaucoup moins question dès lors qu’il s’agit d’accorder de
la confiance à la DRH pour traiter « sincèrement »
et « honnêtement » l’analyse
de la rémunération globale.
Combien de fois avons-nous entendu : « comment pouvez-vous leur
faire confiance alors que cela fait des années qu’ils se moquent de
vous ! »
Nous n’avons, hélas, que trop peu d’arguments pour démentir ce constat.
L’intersyndicale Chimie CFDT-CGT-FO
a aussi comme préoccupation la pérennité du site.
Pérennité ne se conjugue pas avec souffrance au travail, manque de moyens
humains, réduction exagérée de couts et manque de reconnaissance.
Quel que soit le service, nous sommes tous confrontés aux mêmes dysfonctionnements
consécutifs à des choix de management contestés dans le conflit actuel :
·
manque d’effectifs
et augmentation des charges de travail,
·
recrudescence
intolérable des heures supplémentaires
·
procédures et
paperasses inadaptées voire inutiles
·
dégradation
de l’état des installations pouvant mettre en cause la sécurité des opérations
·
absence de
reconnaissance
·
pression
individuelle,
·
support accru
aux opérations de jour qui manque de ressource,
·
manque de personnel pour se former
·
manque de
perspective d’évolution
·
Pas
d’anticipation dans les embauches pour les départs en retraite, perte de
connaissances énorme
·
Problème de
support process, trop de turnover
·
Frontière
entre chaque métiers, ou cela commence et ou cela s’arrête ?
La direction Process n’apporte pas suffisamment d’écoute et de réponses
concrètes aux réels problèmes.
Les organisations syndicales et les salariés ont dû accepter les
ajustements décidés par la direction (Fermeture du PP, Support Manufacturing).
Ces décisions ont détruit des emplois EM et EI sans qu’une grève n’en soit à
l’origine.
La direction doit admettre certaines de ses erreurs et les corriger. Tous
les salariés n’apprécient pas de la même façon les changements. La pérennité du
site n’a de sens qu’avec des salariés qui adhèrent à la vision.
Les rapports sociaux sont une question d’équilibre entre les parties.
Depuis trop longtemps la direction ne le respecte pas.
Les conflits sociaux 2012 doivent
rétablir cet équilibre. Tout le monde en sortira gagnant.
Suite à la réunion entre les organisations syndicales et la direction du 26
avril, la direction a pris des engagements concernant le traitement des
problèmes sectoriels notamment les conditions de travail.
La direction a refusé de prendre des engagements concrets sur les demandes
des salariés concernant les aspects de rémunérations (prime ponctuelle et
contribution de l’employeur à la complémentaire santé entre autres), en
renvoyant le dossier vers la réunion de négociation annuelle obligatoire de fin
d’année.
La direction a-t-elle compris qu’une
majorité du personnel n’a plus confiance en elle ?
Il a fallu 3 conflits pour que la direction reconnaisse que les problèmes
ne remontent pas.
Le groupe doit prendre ses responsabilités.
Les initiatives individuelles de certains membres du management à
l’encontre de grévistes pourraient être jugées ridicules si cela ne conduisait
pas à la mise en souffrance de salariés.
Le personnel ne se sent pas
maltraité, il se sent méprisé.
Au-delà des résultats des structures juridiques françaises, le groupe
ExxonMobil utilise la plateforme comme « pompe à fric ».
Il optimise ses installations et ses flux de produits au niveau régional
(Fawley, Anvers, Rotterdam et PJG). Ensuite, il nous met en concurrence alors que
nous sommes complémentaires.
En cauchois, on dit « avoir le
beurre et l’argent du beurre».
Nous acceptons les critiques quant à la gestion du conflit actuel.
L’exaspération de certains salariés a eu comme conséquence une réaction rapide
à laquelle les organisations syndicales ont dû s’adapter.
Tous les acteurs doivent tirer les conclusions de la situation critique
dans laquelle se trouve le personnel d’EMCF.
L’intersyndicale a d’ores et déjà tiré les enseignements des évènements
troublants que traverse EMCF.
La direction doit se donner les moyens de répondre à toutes les situations
qui sont à l’origine de la crise actuelle.
Afin de laisser le temps à la
direction pour répondre aux salariés, l’intersyndicale suspend le conflit.
L’intersyndicale n’a jamais fermé de porte du dialogue, bien au contraire,
elle a saisi et saisira toutes les opportunités pour maintenir ce dialogue.
Nous devons ensemble reconstruire, et cela passe nécessairement par un
signal fort et tangible afin de restaurer la confiance et la sérénité.
TOUS
ENSEMBLE
C'est pour quand le résumé de la réunion d'aujourd'hui ??
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